top of page

Create Your First Project

Start adding your projects to your portfolio. Click on "Manage Projects" to get started

Mediterranean Alliance Rescue (MAR)

Type:

Étude Territoriale

Année:

2024

Localisation:

Mer Méditerranée

Phase:

Recherche

« Sauver des vies humaines, préserver la biodiversité et produire de l'énergie propre »

__
Extraits de la déclaration universelle des droits de l'homme -Adoptée le 10 décembre 1948 à Paris par l’Assemblée Générale des Nations Unies.

Article 1
Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits. Ils sont doués de raison et de conscience et doivent agir les uns envers les autres dans un esprit de fraternité.

Article 2
1. Chacun peut se prévaloir de tous les droits et de toutes les libertés proclamées dans la présente Déclaration, sans distinction aucune, notamment de race, de couleur, de sexe, de langue, de religion, d'opinion politique ou de toute autre opinion, d'origine nationale ou sociale, de fortune, de naissance ou de toute autre situation.
2. De plus, il ne sera fait aucune distinction fondée sur le statut politique, juridique ou international du pays ou du territoire dont une personne est ressortissante, que ce pays ou territoire soit indépendant, sous tutelle, non autonome ou soumis à une limitation quelconque de souveraineté.

Article 3
Tout individu a droit à la vie, à la liberté et à la sûreté de sa personne.

Article 5
Nul ne sera soumis à la torture, ni à des peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants.

Article 9
Nul ne peut être arbitrairement arrêté, détenu ou exilé.

Article 13
1. Toute personne a le droit de circuler librement et de choisir sa résidence à l'intérieur d'un Etat.
2. Toute personne a le droit de quitter tout pays, y compris le sien, et de revenir dans son pays.

Article 14
1. Devant la persécution, toute personne a le droit de chercher asile et de bénéficier de l'asile en d'autres pays.


La mer Méditerranée est la route migratoire maritime la plus meurtrière au monde, c’est une mer où l’on viole impunément les droits humains et les libertés fondamentales. Le risque de voir des migrants et des réfugiés faire naufrage et mourir en mer n'a jamais été aussi élevé en raison des conflits qui accélèrent les départs des côtes à un rythme alarmant et du manque criant de navires ONG pour effectuer des sauvetages. En une décennie, la Méditerranée s’est transformée en une véritable mer de sang avec 29 589 décès et disparitions recensées depuis 2014 (chiffres OIM). Ce chiffre ahurissant est en réalité beaucoup plus élevé, car en effet bon nombre des migrants disparaissent sans laisser de trace, en particulier dans les cas où des personnes sont perdues en mer ou lors de naufrages sans survivants. Des centaines d’épaves liées à aucuns naufrages connus sont ainsi retrouvées sur les côtes. Trop de personnes victimes de trafics odieux et traitées comme des monnaies d'échange fuient les conflits, la pauvreté et les catastrophes environnementales. Elles trouvent malheureusement dans les flots le rejet de leur quête d'un avenir meilleur.


La mer Méditerranée connaît aussi une perte de biodiversité parmi les plus importantes au monde avec 40 % des espèces marines considérées comme étant en déclin. (Chiffres RED 2020, Plan Bleu). Les causes sont multiples ; le transport maritime, la surpêche, les forages en mer, le tourisme, l’artificialisation du littoral et des fonds marins, les décharges côtières et la pollution marine, les microplastiques, le bruit sous-marin, les déversements d’hydrocarbures et de matières dangereuses.
La mer Méditerranée accueille pourtant une variété très riche d’espèces marines, 17000, soit 18% des espèces marines connues dans le monde. 78% des stocks de poisson évalués y sont surexploités. Les prédateurs marins (y compris les mammifères) sont en diminutions de 41%. 9% de la zone marine est officiellement protégée dont seulement 10% des sites mettent en œuvre des plans de gestion. La Méditerranée est l’une des voies de navigation les plus fréquentées au monde avec 17% de la capacité mondiale des pétroliers et 26 millions de croisiéristes par an. En outre, 360 millions de touristes sont largement concentrés sur le bassin Méditerranéen pendant les mois d’été et dans les zones côtières générant une gigantesque pollution nuisible pour tout l’écosystème marin.


En ce qui concerne l’évolution démographique, la population devrait augmenter d'environ 140 millions de personnes dans le sud du bassin Méditerranéen.
Par conséquent, à l’horizon 2050, la demande totale en énergie primaire devrait atteindre 1 404 Mtep (Million de tonnes équivalent pétrole) dont une augmentation de 67% pour les seuls pays du sud. Le mix énergétique méditerranéen est actuellement constitué de seulement 15% d’énergies renouvelables dont près de 60 % sont utilisés pour la production d'électricité. Le système énergétique du bassin n’est pour l’heure pas en voie d'atteindre le niveau de décarbonation nécessaire pour être en phase avec les objectifs de l’Accord de Paris sur le climat. Le bouquet énergétique actuel est peu diversifié et devrait urgemment augmenter sa part des énergies renouvelables à mesure que les pays du bassin méditerranéen poursuivent sur la voie de l'électrification et de l’abandon des hydrocarbures traditionnels (pétrole, gaz naturel et charbon) pour tendre vers des sources d’énergies nécessitant moins de ressources fossiles, au premier rang desquels les énergies renouvelables telles que le solaire, l’éolien et l’hydrolien.


En résumé, la Méditerranée est le théâtre d'une des plus importantes crises migratoires, écologiques et énergétiques de l'époque contemporaine. Les conventions maritimes divisent la mer, les Hommes et les esprits en plusieurs zones ou le droit s’applique différemment entre les eaux internationales et les limites des eaux territoriales, amenuisant de facto les capacités de résorber ces crises multiples et interconnectées les unes aux autres. La communication entre acteurs de la mer (garde-frontières, garde-côtes, navires marchands, plaisanciers etc.) est trop souvent inexistante, voire totalement rompue.
La coordination des sauvetages et la gestion des zones maritimes sont devenues chaotiques en mer Méditerranée. Les secours n’arrivent presque jamais ou trop tard sur sites par manque de fraternité et de moyens matériels, générant un nombre croissant de décès. La politique du chacun chez soi et le manque d’une vision commune accentuent de façon alarmante l’effondrement de la biodiversité et la préservation des espaces marins. Le manque d’ambition et l’exploitation des ressources fossiles à outrance « business as usual » ne contribuent pas au développement des énergies renouvelables.


À elle seule, la mer Méditerranée met parfaitement en lumière les dérives de notre temps et l’effondrement d’un modèle devenu insoutenable et mortifère.
Le manque d’humanité et de fraternité, la discrimination raciale, la compétition entre les peuples, la culture de l’indifférence et les habituels clivages géopolitiques, culturels, économiques et stratégiques entre nations sont à la source de cette débâcle.
Nous sommes pourtant tous responsables, liés et interdépendants les uns des autres et une coopération entre voisins au niveau régional et national devrait urgemment être mise en place pour stopper net la dégradation du bassin Méditerranéen.
Pour endiguer le phénomène et améliorer l’existence de millions de personnes, (ré)unifier et (re)dialoguer devraient (re)devenir la norme. À ce titre, une alliance transfrontalière devrait logiquement être créée en vue d’établir un véritable maillage sur tout le bassin et être enfin en capacité de sauver de nombreuses vies humaines, de réparer l’écosystème marin dégradé et de permettre la production d’une énergie locale décarbonée.


MAR (Mediterranean Alliance Rescue) matérialise ce maillage en proposant la mise en réseau de plateformes de secours polyvalentes sur une « grille » recouvrant l’ensemble du Bassin Méditerranéen. Ces plateformes sont stratégiquement positionnées de sorte que chacune d’elle puisse couvrir un champ d’intervention de 70 kilomètres de diamètre, permettant aux équipes de sauvetage d’opérer sur l’ensemble de la Mer Méditerranée sans qu’aucune zone ne se retrouve délaissée, multipliant considérablement les chances de porter assistance aux candidats à l’exile et de les mettre en sécurité. Après des mois, voire des années, les personnes secourues en mer présentent souvent un état de santé fragile en raison des violences qu'ils ont connue et des conditions de détention épouvantables qu'ils ont pu subir lors de leurs périples (blessures par balle, infections, fractures, traces de torture, maladies de peau...).
À bord des plateformes, des équipes médicales peuvent prendre en charge les rescapés pour s’occuper de leur état de santé dès le sauvetage, et ce, jusqu'à un débarquement ultérieur sur la terre ferme.


Chaque plateforme, autonome en énergie à une capacité d’accueil de 150 couchettes et intègre une salle de restauration, des douches, une salle de commandement et de recherche, des couchages pour l’équipage, des locaux de stockage pour le matériel et les denrées alimentaires et plusieurs pontons extérieurs pour se reposer. Aussi, la géométrie et le système d’arrimage et d’ancrage sont conçus de sorte à minimiser l’impact environnemental des plateformes sur les fonds marins.


Ces plateformes de secours sont surtout polyvalentes en fonction de leur localisation sur la grille. Les plus proches des côtes ont pour rôle de produire de l’électricité bas carbone et offrir des perspectives de développement économique aux pays hôtes. Elles transforment l’énergie hydraulique en énergie mécanique, qui est alors transformée en énergie électrique par un alternateur. En fonction de l’intensité des courants océaniques présents sur leurs zones d’implantations, ces plateformes multifonctions de secours et de production d’énergie électrique sont localisées dans les eaux territoriales pour alimenter in fine les villes et infrastructures côtières existantes.


Les plateformes de secours positionnées plus au large ont-elles un rôle de restauration écologique et de recherche scientifique et océanographique. Elles permettent à la fois de favoriser le repeuplement des populations halieutiques en créant des nurseries et des abris pour les poissons (adultes et juvéniles) visant à préserver et à générer la biodiversité. Elles sont aussi un outil scientifique pour l’observation des aires marines protégées et non-protégées, la prospective, l’inventaire et le suivi de la biodiversité marine.


En conclusion, le concept MAR (Mediterranean Alliance Rescue) offre un autre regard sur la mer Méditerranée afin qu’elle puisse devenir demain, un berceau de la fraternité, de la coexistence et de la sauvegarde du vivant sous toutes ses formes.

Et ainsi faire que le sauvetage de vies humaines, la préservation de l'environnement et la production d'énergie décarbonée deviennent un réel devoir de civilisation !





bottom of page